L’études astéroïdes nécessitent une souplesse d’observation important car les fenêtres d’observations sont courtes, de quelques jours à quelques semaines. L’instrumentation du télescope de 1m a été développé pour le transformer en véritable « couteau Suisse » pour d’étude des astéroïdes géocroiseurs :
- Orbitographie : nous faisons plusieurs missions par an dans le cadre des programmes Euronear et NeoRocks. Le but premier est de confirmer la découverte de nouveaux astéroïdes provenant de la « NEO Confirmation Page » et d’ajouter des mesures astrométriques afin d’améliorer les orbites et les prévisions d’impacts possibles avec la Terre
- Photométrie : dans le cadre du programme NeoRocks nous essayons de caractériser les astéroïdes géocroiseurs avec leur signature spectrale. Comme ce sont des objets peu brillants nous effectuons des mesures photométriques avec des filtres à bande large de la série du SDSS (g’,r’,i’,z’)
- Forme et dynamique: l’obtention de courbes de lumière permet dans un premier temps de mesurer la période rotation des ces objets. Comme ils sont proches la géométrie Terre-Soleil-Astéroïde change rapidement, ainsi avec plusieurs courbes de lumière il est possible de construire un modèle 3D de l’objet.
- Les courbes de lumière obtenues avec des angles de phase (Terre-Astéroïde-Soleil) permettent de mesurer la rugosité de surface. On peut ainsi déterminer si l’objet est compacte ou si sa surface est composé de « gravas ».
- Occultation: les modèles 3D photométriques n’ont pas d’échelle; pour obtenir une taille il est nécessaire d’observer une occultation stellaire par l’objet. Nous utilisons pour une caméra sCOMOS rapide (Andor NEO). Connaitre la taille de l’objet permet de calculer son albédo, as t on à faire à un corps très sombre de composition cométaire ou à une surface plus claire et jeune de silicate?
Fig 1 : impact de l’ajout des données astrométriques sur les prédictions de rapprochements avec la Terre. L’image de droite montre Apophis et les trous de serrure gravitationnels. L’orbite d’Apophis est chaotique, cependant on sait que si Apophis passe dans un des ces trous de serrure on aura une collision avec la Terre. Avant les observations du Pic, la zone d’incertitude (ellipse en pointillé) incluait les trous de 2068, 2076 et 2103, la probabilité d’impact étant juste le rapport de surface entre les trous de serrure et l’ellipse d’incertitude. Après l’ajout des mesures du Pic, l’incertitude a diminuée de moitié et s’est un peu déplacée (ellipse grise uniforme). Les mesures du Pic ont permis d’exclure certaines possibilité d’impact. Il est a noté qu’à la suite d’autres mesures, on a totalement exclus un impact durant le XXIème siècle.
Source : Bancelin, D. ; Colas, F. ; Thuillot, W. ; Hestroffer, D. ; Assafin, M.: Asteroid (99942) Apophis: new predictions of Earth encounters for this potentially hazardous asteroid, 2012, Astronomy & Astrophysics, Volume 544